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Les exigences de pureté de l'air > Les objectifs de débit ou de renouvellement d’air


Le cahier du C.S.T.B. n°3248, intitulé "Ventilation dans les bâtiments collectifs d’habitation existants" indique : "Sachant que les exigences actuelles en matière d’aération des logements (arrêté du 24 mars 1982) conduisent à un débit de ventilation de 15 à 18 m3/h dans les chambres et de 30 à 35 m3/h dans le séjour, on constate que les risques de condensations en partie courante des façades existent (…). Ainsi, on pourra être amené à recommander des débits de ventilation supérieurs à ceux indiqués dans l’arrêté du 24 mars 1982 si :



  • Cas 1 : les parois extérieures sont peu ou mal isolées ;
  • Cas 2 : la température intérieure est faible (forte intermittence du chauffage par exemple) ;
  • Cas 3 : la production d’humidité est importante (mode de vie, sur-occupation,…) ;
  • Cas 4 : les occupants utilisent des appareils de chauffage d’appoint non raccordés : les produits de combustion contiennent une forte proportion de vapeur d’eau, mais aussi des polluants qui sont toxiques même en faibles concentrations (monoxyde de carbone, oxydes d’azote,...)".
Ces débits majorés correspondent sensiblement aux exigences de la réglementation de 1969.

Note


La réglementation de 1969 préconisait un débit d’environ 1 vol/h des pièces principales ; ces débits sont supérieurs d’environ 30 à 50% à ceux exigés par la réglementation actuelle pour les bâtiments neufs. Cette diminution des débits de ventilation pour les bâtiments neufs est liée à la mise en place d'une isolation thermique qui a supprimé les risques de condensations. Ces débits pour les bâtiments à construire sont insuffisants pour les bâtiments existants non isolés thermiquement.
Il est à noter par ailleurs que certains appareils, dont les appareils ménagers de cuisson et ceux de faible puissance calorifique et munis de dispositifs de sécurité, sont dispensés de raccordement à un conduit de fumée (voir arrêté du 2 août 1977, article 17). Leurs débits d’air de combustion sont assurés par les débits de renouvellement d’air hygiéniques de base, indiqués dans l’arrêté de 1982 :
  • article 8 : "En cas d’installation d’appareils à combustion dans un logement, le système d’aération doit pouvoir assurer les débits nécessaires à leur bon fonctionnement" ;
  • article 12 : "Lorsque l’évacuation de l’air de la cuisine est faite par un dispositif mécanique collectif, il convient qu’en cas de panne de celui-ci, les produits de combustion d’appareils à gaz ou hydrocarbures liquéfiés non raccordés qui pénètrent dans le circuit d’extraction, puissent cheminer vers l’extérieur par tirage naturel. S’il n’en est pas ainsi, notamment lorsque le circuit d’évacuation est descendant, il doit exister un système d’alarme fonctionnant automatiquement en cas de panne".
Pour déterminer les objectifs de débit ou de renouvellement d'air, on distinguera deux cas importants : les logements comportant des appareils à combustion et ceux n’en comportant pas.

Les logements ne comportant pas d’appareils à combustion


Dimensionnement des entrées d’air acoustiques ou non
Les entrées d’air sont caractérisées par leur module, c’est à dire leur débit en m3/h sous une différence de pression de 20 pascals et par leur isolement acoustique.

Les entrées d'air devront être certifiées "NF entrée d'air autoréglable" ; cette certification permet de garantir à la fois leurs performances aérauliques et leurs performances acoustiques.

Les modules requis et possibles sont indiqués ci-dessous :
  • En ventilation naturelle ou stato-mécanique, et en ventilation mécanique basse pression :
    Séjour Chambre
    2 modules de 45,
    ou 3 modules de 30,
    ou 4 modules de 22
    1 module de 45
    ou 2 modules de 22

  • En ventilation mécanique :
    En V.M.C., le dimensionnement des entrées d’air est conditionné par la valeur QM du débit total extrait du logement lorsque toutes les bouches d’extraction sont en position d’ouverture maximale. Se reporter au D.T.U. 68.1 pour satisfaire aux différents cas.
Dimensionnement des passages de transit
  • En ventilation naturelle ou stato-mécanique, et en ventilation mécanique basse pression :
    Passage de transit Portes desservant une cuisine Autres portes intérieures
    Passage d’air en partie inférieure d’une porte e ≥ 3 cm e ≥ 1,5 cm
    Grille de transfert Section ≥ 250 cm² Section ≥ 120 cm²
    Débits majorés : dans les conditions indiquées ci-avant, les sections seront majorées de 50 %.

  • En ventilation mécanique :
    Passage de transit Portes desservant une cuisine Autres portes intérieures
    Passage d’air en partie inférieure d’une porte 2 portes : e ≥ 1 cm
    1 portes : e ≥ 2 cm
    e ≥ 1 cm quelque soit le nombre de portes
    Grille de transfert Module 200 Non employée
    Débits majorés : dans les conditions indiquées ci-avant, les sections seront majorées de 50 %.
Dimensionnement des sorties d’air, des conduits d’extraction et des extracteurs
  • En ventilation naturelle ou stato-mécanique, et en ventilation mécanique basse pression :
    Bouches d'extraction :
    Cuisine Autres pièces humides
    Débits ordinaires Bouches fixes : 100 cm²,
    Bouches autoréglables : Section ≥ 75 cm²
    Bouches fixes : 75 à 100 cm²,
    Bouches autoréglables : Section ≥ 50 cm²
    Débits majorés Néant Bouches fixes : 100 à 150 cm²,
    Bouches autoréglables : Section ≥ 30 à 50 m3/h
    Conduits d'extraction et extracteurs :
    Les sections des conduits verticaux sont à calculer en fonction du nombre d’étages et des pièces principales desservies, suivant les prescriptions du cahier n°3248 du C.S.T.B.. On fera de même pour les extracteurs statiques ou stato-mécaniques ainsi que pour les extracteurs mécaniques basse pression.

  • En ventilation mécanique :
    On adoptera soit les débits prévus par l’arrêté du 24 mars 1982 pour les bâtiment isolés thermiquement, soit des débits proches de ceux préconisés par l'arrêté du 22 octobre 1969 pour les bâtiments non isolés thermiquement. On dimensionnera les bouches, les conduits et le ventilateur d’extraction conformément au D.T.U. 68.1 ou norme XP P 50-410 de juillet 1995.


Les logements comportant des appareils à combustion


Ces appareils situés dans le logement peuvent être des chaudières à gaz, à fuel ou bois, des chauffe-bains à gaz, des poêles à gaz, charbon, fuel ou bois, des cheminées à feu ouvert ou insert, raccordés à un conduit de ventilation ou des appareils mobiles de chauffage (alimentés en pétrole par exemple) non raccordés . Sont concernés également les appareils à gaz servant à la cuisson des aliments (cuisinières et plaques chauffantes).

L’amélioration de l’étanchéité à l’air du logement accroît considérablement les risques d’une mauvaise évacuation des fumées avec production de monoxyde de carbone qui risque alors de rester dans le logement.

La pose d’entrées d’air et le raccordement des appareils de chauffage ou de production d’eau chaude sanitaire à un conduit vertical de fumée du logement sont indispensables, mais ne permettent pas d’assurer avec certitude la sécurité des personnes.

Il y aura lieu de se conformer à l’arrêté du 2 août 1977 et en particulier, au titre IV : "Prescriptions concernant l’aménagement des locaux où fonctionnent les appareils à gaz". Il s'agira de respecter la surface minimale des parties ouvrantes du local où est installé l’appareil (article 15, II.A.3) et les recommandations ATG B.84 pour les systèmes en ventilation naturelle ou stato-mécanique.

Dimensionnement des entrées d’air acoustiques ou non
  • En ventilation naturelle ou stato-mécanique, et en ventilation mécanique basse pression :
    En plus des valeurs des modules indiqués précédemment pour les pièces principales, la somme des modules d’entrée d’air du logement (ΣM) doit vérifier :
    ΣM = 6.2 x Pu et ΣM ≥ 90
    Pour tous les appareils raccordés, Pu est la somme des puissances utiles maximales en kW de ces appareils. Pour les appareils non alimentés au gaz et dont on ne connaît pas la puissance, on retiendra Pu = 14 kW. (Voir D.T.U. 61.1., additif-modificatif n°4 de novembre 1997)
  • En ventilation mécanique :
    Une installation de ventilation mécanique contrôlée peut être conçue pour l’extraction simultanée de l’air vicié et des produits de combustion d’un ou plusieurs appareils à gaz raccordés, de puissance utile unitaire au plus égale à 70 kW; elle est dite alors installation de "V.M.C.-gaz". Elle doit alors satisfaire à l’article 8 de l’arrêté du 24 mars 1982 précité.
    Elle doit être conçue et dimensionnée selon les préconisations du DTU 68.1, et être réalisée selon les préconisations du DTU 68.2.
    Une extraction naturelle d’autres appareils à combustion dans le même logement est à proscrire.


Dimensionnement des passages de transit
Mêmes dispositions que pour les logements necomportant pas d’appareils à combustion.

Dimensionnement des sorties d’air, des conduits d’extraction et des extracteurs
  • En ventilation naturelle ou stato-mécanique, et en ventilation mécanique basse pression :
    Pour les sorties d’air, et en présence d'appareils de cuisson au gaz, la sortie d'air vicié devra avoir une section minimale de 100 cm².
    Cette sortie d'air en cuisine peut être également le coupe-tirage d'un appareil à gaz raccordé, pour autant que la partie inférieure de ce coupetirage soit à plus de 1,8 m du sol.
    En ce qui concerne les conduits et les extracteurs, on se référera au cahier du C.S.T.B. n° 3248.

    Coupe-tirage
    Photo 10. Coupe-tirage


  • En ventilation mécanique :
    Selon que le bâtiment est isolé thermiquement ou non, on adoptera les débits prévus par l’arrêté du 24 mars 1982 (bâtiments isolés) ou par celui du 22 octobre 1969 (bâtiments non isolés). Dans les deux cas on dimensionnera le système de ventilation (de l'entrée d'air au ventilateur d'extraction) conformément au D.T.U.68.1 (norme XP P 50-410 de juillet 1995).
Note : les éléments indiqués dans ce paragraphe ne sont pas exhaustifs des dispositions à mettre en oeuvre, un diagnostic détaillé de l’état existant des installations de ventilation est à réaliser avant d’établir une étude spécifique de préconisations.