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Acoustique des façades > Méthode de contrôle in situ


A l’issue des travaux d’isolement, il est opportun de vérifier que les objectifs de protection acoustique sont atteints. Des mesures sont donc nécessaires. La norme en vigueur en France pour le contrôle in situ de la qualité acoustique des bâtiments porte la référence NF S 31-057 . Les éléments pertinents de cette norme dans le contexte de l’isolement acoustique de façades sont présentés ci-après, ainsi que quelques recommandations (passages en italiques).



Généralités


La norme NF S 31-057 est définie en bandes d’octave ou de tiers d’octave. Son domaine fréquentiel s’étend de l’octave 125 à l’octave 4000 Hz.
Elle s’applique au locaux dont le volume est compris entre 10 et 200 m3.

Appareillage


⇒ Production du champ acoustique
Pour la mesure de durée de réverbération comme d’isolement de façade, la norme accepte aussi bien les sources sonores impulsives (explosions) que les sources sonores stationnaires (bruit stable émis via un hautparleur). Les sources sonores impulsives sont toutefois à éviter, pour des questions de précision des mesures obtenues.

⇒ Microphones
Microphones de champ diffus à l’intérieur. Lorsque les sonomètres sont équipés de microphones de champ libre, il est nécessaire d’effectuer une correction de champ diffus. Microphones de champ libre à l’extérieur.

⇒ Sonomètres
conformes aux classes 0 ou 1 définies dans les normes NF EN 60651 et 60804. Un étalonnage à l’aide d’un calibreur conforme à la norme NF EN 60942 doit être effectué au moins avant et après chaque série de mesurages. Si un changement de sensibilité supérieur à 0,5 dB est observé, la série d’essais est jugée invalide. La pondération temporelle S (1s) est retenue pour les mesurages.

⇒ Filtres
Les filtres en bandes d’octave ou de tiers d’octave présents dans la chaîne de mesure doivent être conformes à la norme NF EN 61260.

Mesurage d’isolement


Les portes et fenêtres doivent être tenues fermées, les volets ouverts lors des mesurages. Le cas échéant, les conduits de cheminée de foyer ouvert doivent si possible être obturés.

Positions de mesurage


⇒ Émission : le microphone doit être placé à 2 m en avant des parties les plus avancées de la section de façade correspondant au local testé, sur la perpendiculaire à cette section passant par son centre.

⇒ Réception : le microphone est positionné sur une diagonale du local, aux 2/3 de sa longueur, à partir de l’angle de référence situé à droite en regardant la façade.

Position de source et de microphone dans le local de réception
Figure 9. Position de source et de microphone dans le local de réception

Correction de bruit de fond


Quand le bruit de fond peut être mesuré, on le mesure juste avant ou juste après un mesurage de source. Une correction peut être faite en dB(A) ou en bandes de fréquences.
Si la différence entre le niveau de bruit de fond et de source de bruit est comprise entre 5 et 7 dB, on retranche 1 dB aux valeurs relevées. Si la différence est inférieure à 5 dB, la mesure n’est pas valide, sauf si les valeurs obtenues respectent les exigences réglementaires.

Procédures de mesurage


⇒ Méthode du bruit de trafic
Il est possible d’utiliser le bruit de trafic comme émission, sous réserve que ce bruit soit assez élevé pour émerger suffisamment au dessus du bruit de fond dans la salle de réception, au risque de sous estimer l’isolement introduit par la façade. De ce fait, la méthode du bruit de trafic est limitée au contrôle de valeurs de nT w D , inférieures à 40 dB.

En présence d’un bruit de trafic permanent, faute de pouvoir mesurer le bruit de fond du local, on obtient un minorant de l’isolement réel.

Lorsque le bruit de trafic est intermittent, le bruit de fond peut être déterminé. L’isolement est défini comme la moyenne arithmétique des isolements mesurés pour 3 passages.

L’isolement normalisé est déduit de mesurages simultanés à l’extérieur et à l’intérieur. Pour une source de bruit routier, l’intervalle de mesurage s’étendra sur au moins 14 s. Cet isolement doit être déterminé en bandes de fréquences. La possibilité laissée par la norme d’une mesure directement en dB(A) n’est plus conforme à la réglementation.

⇒ Méthode de la source artificielle
On peut aussi utiliser une source de bruit artificielle. Seule la mise en oeuvre d’une source stationnaire est présentée ici, car les sources impulsionnelles sont à éviter, comme indiqué précédemment.
La source de bruit doit avoir les caractéristiques suivantes :
  • Puissance suffisante pour respecter la contrainte d’émergence par rapport au bruit de fond dans le local de réception,
  • Émission stable et spectre régulier,
  • Directivité peu marquée, de manière à couvrir uniformément la paroi séparative concernée.
La source doit être placée à l’extérieur du bâtiment, à une distance d > 7m de la section de façade testée (Voir Figure 10). Pour simuler une source routière, la source doit se trouver sensiblement dans le plan vertical perpendiculaire à la section de façade testée, et l’angle de site être comparable à celui de la circulation existante.

Géométrie de la mesure avec source artificielle
Figure 10. Géométrie de la mesure avec source artificielle


On peut alors procéder comme pour la méthode du bruit de trafic intermittent.


Mesurage de durée de réverbération


L’application de la norme NF S 31-057 implique la détermination de la durée de réverbération par mesurage.

Géométrie des mesures


⇒ Source
La source sonore est placée sur la diagonale retenue, sa direction d’émission privilégiée pointant vers l’angle de référence (Voir Figure 9).

⇒ Microphone
Dans la salle de réception, la durée de réverbération doit être mesurée au même emplacement que l’isolement (Voir Figure 9).

Il faut par ailleurs s’assurer que l’aire d’absorption équivalente est inchangée.

Procédure de mesurage


Le principe de la mesure consiste à émettre un bruit stationnaire, et à interrompre cette émission après un certain temps. On enregistre alors la décroissance du niveau sonore dans le local.

Comme pour les mesurages d’isolement, les sources impulsives bien qu’autorisées par la norme, sont à éviter pour les mesurages de durée de réverbération.

En pratique, il n’est presque jamais possible d’observer la réverbération sur 60 dB, comme le sous-entend la définition de cette grandeur. Par conséquent, on se contente d’observer une partie de la décroissance et de la prolonger par extrapolation. Si le niveau initial de la décroissance est fixé à 0 dB, la présente norme requiert la mesure du 15 T , calculé entre –5 et – 20 dB, ou bien l’estimation de la pente moyenne du niveau de pression acoustique environ 100 ms après la coupure du signal acoustique.

La norme prescrit un minorant de 0,4 s pour les durées de réverbération mesurées.
Comme pour l’isolement, la durée de réverbération s’exprime par bandes de fréquence, l’utilisation du dB(A) n’est plus conforme à la réglementation.

Rapport de mesurage


Le rapport de mesurage devra contenir au moins les éléments suivants :
  • Référence à la norme
  • Nom de la personne morale ayant réalisé les contrôles
  • Nom et adresse du maître d’ouvrage
  • Date de l’essai
  • Identification :
    • Localisation du bâtiment
    • Identification des pièces
    • Description des dispositions
    • Géométrie du local de réception
  • Description de la construction
  • Surface de l’élément séparatif
  • Résultats :
    • Durées de réverbération par octave
    • DnT par octave
    • DnT, A, tr
  • Description de la procédure et du matériel de mesure :
    • Source de bruit employée
    • Toute disposition d’essai non strictement conforme à la norme
  • Vérification de bruit de fond.