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Techniques alternatives de dépollution des eaux pluviales > Toitures terrasses et toitures végétalisées



PRINCIPE


Toitures terrasses


Le stockage en toitures terrasses (toits stockants) est un moyen efficace pour réduire les effets de l’imperméabilisation sur le ruissellement. L’eau stockée est restituée à débit limité au réseau d’eau pluvial ou à un autre exutoire grâce à un dispositif de régulation spécifique. Le stockage se fait sur quelques centimètres d’eau de pluie sur les toits le plus souvent plats, ou éventuellement présentant une pente de 0,1 à 5 %.

L’eau est retenue au moyen d’un parapet en pourtour de toiture, sur une certaine hauteur d’eau, puis est évacuée. Sur les toits plats, le dispositif d’évacuation est constitué d’une ogive centrale avec filtre, raccordée au tuyau d’évacuation et d’un anneau extérieur, percé de rangées de trous dont le nombre et la répartition conditionnent le débit de décharge. Dans le cas de toits en pente, le stockage est rendu possible grâce à l’utilisation des caissons cloisonnant la surface et jouant le rôle de mini barrages.



Principe de stockage d'eau en toiture
Principe de stockage d'eau en toiture

Toitures végétalisées


Il est possible de combiner cette technique avec des toitures végétalisées qui offrent en plus de la rétention d’eau, un apport isolant, et augmente l’évapotranspiration. La toiture végétalisée consiste en un système d'étanchéité recouvert d'un complexe drainant qui accueille un tapis de plantes précultivées (sédum, vivaces, graminées, etc.). Grâce à l’absorption de ces plantes, les eaux pluviales sont épurées d’une partie de leur pollution. Le complexe de végétalisation est caractérisé par une surcharge limitée et une faible épaisseur (généralement ≤ 10 cm), et le poids du complexe est, dans la plupart des cas, compris entre 50 et 150 kg/m² [5].

Toiture végétalisée optigreen
Toiture végétalisée optigreen


On distingue généralement deux types de toitures vertes : les toitures à végétation intensive et les toitures à végétation extensive. Le premier groupe se caractérise par une épaisse couche de substrat dans laquelle il est même possible de planter des arbres. Les toitures appartenant au deuxième groupe possèdent quant à elles une couche de substrat plus fine et ne sont bien souvent pas accessibles.

Type de végétation d'une toiture végétalisée
Type de végétation d'une toiture végétalisée


EFFICACITE


Toits stockants


Les eaux recueillies présentent les mêmes caractéristiques de pollution que celles des eaux de toitures classiques. Le traitement de l’eau n’est donc pas nécessaire. C’est pourquoi ce système n’est utilisé qu’à des fins de stockage.

Toits végétalisés


La qualité de l’eau évacuée par le biais de ces toitures serait telle qu’elle pourrait être utilisée pour la plupart des applications domestiques (rinçage des toilettes, lessive…) selon les fabricants de toitures végétalisées. Une affirmation démentie par Karel De Cuyper, ingénieur au Centre Scientifique et technique de la Construction (CSTC) de Belgique qui explique avoir plutôt constaté « un enrichissement suite à la percolation de l’eau à travers un milieu contenant entre autres des engrais ». En traversant les toitures végétalisées, les eaux se colorent ; elles se chargent en matières organiques et en produits chimiques oxydables, ainsi qu’en bactéries. On notera toutefois que des engrais ne sont pas systématiquement employés sur les toitures végétalisées.


ENTRETIEN ET COUTS


L’entretien d’une végétalisation intensive est beaucoup plus contraignant que celui d’une végétalisation extensive, qui ne demande qu’un ou deux contrôles et une fauche par an.

Le coût d’une toiture végétalisée s’établit entre 20 et 100 €/m² selon la méthode employée et peut aussi engendrer un surcoût au niveau de la construction (charge supplémentaire, étanchéité, plantations) qui sera compensé par des économies au niveau de la climatisation et de l’isolation (besoins plus faibles). L’entretien se résume à environ 1 €/m²/an.

AVANTAGES ET INCONVENIENTS


Avantages Inconvénients
Adapté à l’échelle de la parcelle
Pas d’emprise foncière
Bonne intégration dans le tissu urbain
Pas de technicité particulière par rapport aux toitures traditionnelles
Pour les toitures végétalisées, augmentation des performances des bâtiments (limite des déperditions thermiques, isolation acoustique, confort d’été…)
Entretien régulier (végétation intensive)
A utiliser avec précautions sur une toiture existante (vérification de la stabilité et d’étanchéité)
Difficultés de mise en place sur des toitures de pente > 2 %
Eventuel surcoût dans certains cas (éléments structurels du projet)
Nécessité d’une réalisation soignée par des entreprises qualifiées