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Présentation de la bactérie : Legionella



Les légionelles d’origine hydrotellurique se rencontrent dans les réservoirs aquatiques naturels (rivières, lacs, étangs), dans les sols humides, les composts et les boues d’épuration. Même si ces bactéries sont détectables dans des eaux dont la température varie de 6 °C à 63 °C, leur optimum thermique de croissance se situe entre 25 °C et 43 °C (Konishi et al., 2006). Ainsi, les légionelles colonisent de nombreuses installations liées à l’activité humaine : principalement les réseaux d’ECS, les installations de refroidissement par dispersion d’eau dans un flux d’air (tours aéroréfrigérantes [TAR]) utilisées pour la climatisation d’immeubles tertiaires ou le refroidissement sur les sites industriels, les bains à remous (« spas ») mal entretenus, mais aussi parfois les équipements de stations thermales, les fontaines décoratives, etc.



La colonisation de réseaux d’ECS par des micro-organismes est de plus en plus identifiée comme source récurrente de problèmes sanitaires. Cette biomasse est fixée sur les parois des canalisations des réseaux dans une matrice de polymères organiques (couche visqueuse de quelques micromètres à quelques millimètres d’épaisseur), aussi appelée « biofilm ».

Le biofilm peut être à l’origine de la corrosion des canalisations et de la dégradation de la qualité de l’eau mais peut aussi entraîner des problèmes de contamination microbienne de l’eau, véhiculée dans le réseau. En effet, le biofilm joue alors un rôle protecteur vis-à-vis des légionelles en raison de sa structure et de la présence de protozoaires (par exemple les amibes).

Dans un réseau contaminé, la proportion de légionelles présentes se répartit à plus de 95 % emprisonnées dans le biofilm et à moins de 5 % libres dans l’eau (Flemming et Walker, 2002, Saby et al., 2005).

Il existe une confusion entre les bactéries libres (pélagiques ou planctoniques) et la situation réelle du circuit avec une méconnaissance de la présence et de la quantité de biofilm. En effet, les légionelles fixées dans le biofilm (sessiles) sont de 50 à 1 000 fois moins exposées aux traitements que les bactéries pélagiques (McBain et al., 2002). Green (1993) a même montré qu’une dose de 1mg/L de chlore libre était suffisante pour tuer L. bozemanii planctonique alors qu’une concentration quatre fois plus élevée était nécessaire pour pénétrer le biofilm et atteindre les Legionella sessiles. De plus, pour une concentration donnée en désinfectant, un temps de contact bien plus long doit être appliqué pour atteindre les bactéries sessiles par rapport aux pélagiques (Wright et al., 1991). Ce phénomène est dû à la consommation des désinfectants par le biofilm. En conséquence, les résultats des tests des produits de désinfection réalisés in vitro sont très différents des observations faites in situ.