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Généralités sur les méthodes de mesure des moisissures de l'habitat



Mesure des aérosols fongiques


On définit par le terme d’aérosols des particules solides, liquides ou les deux, en suspension dans un milieu gazeux, dont la vitesse limite de chute est négligeable (= 25 cm/s). Leur taille est comprise entre 10-3 µm et 100 µm.
Un bioaérosol implique que l’aérosol ainsi désigné est de nature biologique et possède des propriétés spécifiques : viabilité, caractère infectieux, voire allergénique.



Les micro-organismes viables sont métaboliquement actifs et susceptibles de se multiplier, ils produiraient, selon certains auteurs, plus d’allergènes et de toxines, et induiraient des réactions sur la santé plus importantes que les non viables. Au sein du groupe des viables, on distingue deux sous-groupes : les cultivables ou revivifiables et les non cultivables.

Les « cultivables » peuvent se développer en conditions contrôlées en laboratoire, sur milieux de culture appropriés à température appropriée. Les résultats sont exprimés en nombre d’unités formant colonie (UFC) ou en CFU (colony-forming units).

Les « non cultivables » ne se développent pas en laboratoire, soit à cause de stress (température, dessiccation), soit à cause des conditions de cultures non appropriées. Cependant ils peuvent être chimiquement et immunologiquement actifs.

La proportion de micro-organismes viables non cultivables par rapport aux cultivables est difficile à évaluer et varie selon les espèces mais pourrait atteindre 90%. Néanmoins, les méthodes basées sur la culture sont à l’heure actuelle les seules à permettre une identification, elles restent donc incontournables. Enfin, les micro-organismes morts ou leurs fragments peuvent également être responsables d’effets sanitaires de type allergique, toxique ou inflammatoire provoqués par les allergènes, les toxines ou encore les fragments de paroi constitués de ß-glucanes dans le cas des moisissures.

Le comportement des aérosols est plurifactoriel : taille, masse volumique, absorbance…. Par ailleurs, l’aérosolisation des spores fongiques à partir du support de croissance va être étroitement liée aux conditions environnementales (humidité, vitesse des flux aérauliques environnants,…) ainsi qu’à la nature de l’espèce considérée. Certaines spores rugueuses et stables dans l’air comme celles d’Aspergillus fumigatus peuvent se maintenir plusieurs heures dans l’air alors qu’Aspergillus niger (spores lisses) retombent rapidement. Ces capacités aérologiques doivent être prises en compte pour obtenir un dénombrement optimal des spores présentes dans l’air. Il est donc recommandé d’effectuer à la fois des prélèvements d’air et des prélèvements de surface. L’étude des surfaces permet également d’évaluer l’étendue des zones contaminées et d’analyser le biofilm qui se développe en fonction du degré d’humidité, de la composition et de la température des supports. Dans certains cas il est même nécessaire d’évaluer la contamination sous-jacente des substances sources (tapisseries, tissus…) qui relarguent des métabolites au travers de structures poreuses.

Une autre difficulté dans la mesure de l’exposition aux moisissures est la durée très limitée des prélèvements d’air (quelques minutes), les rendant peu représentatifs des variations importantes de concentration dans le temps. De plus en plus de travaux proposent le recueil de poussières pour analyser les germes s’étant déposés sur les supports, considérant que la contamination à l’intérieur d’un local est essentiellement due à une remise en suspension des micro-organismes ayant sédimenté. Les prélèvements de poussière sont considérés fournir une meilleure indication de l’exposition cumulative aux populations microbiennes. Les prélèvements d’air restent cependant plus représentatifs de l’exposition respiratoire réelle.

La question de la nécessité d’effectuer une comparaison entre les concentrations fongiques intérieure et extérieure est controversée. La flore intérieure ne serait pas dépendante des concentrations extérieures mais évoluerait pour son propre compte, en fonction des différentes sources internes de contamination.

Certains espèces seraient caractéristiques de l'air intérieur (Botrytis et Cladosporium cladosporioides notamment) alors que d'autres seraient représentatives de la flore fongique extérieure (notamment Cladosporium herbarum). D’autres genres fongiques seraient retrouvés aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur (Alternaria) avec des fluctuations saisonnières marquées.