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Humidité et environnements intérieurs > Intéractions Humidité - Matériaux
Selon leur structure, certains matériaux vont être plus "vulnérables" vis-à-vis de l'humidité.
Structure des produits de construction
On peut classer les matériaux en trois familles :
- Les matériaux poreux, parmi lesquels, on distingue ceux possédant une porosité fermée c'est-à-dire dont les vides constitutifs ne communiquent pas entre eux, rendant la circulation des fluides impossible (granit), et ceux à porosité "ouverte" pour lesquels les vides sont reliés par des canaux plus ou moins fins. Ces matériaux sont d'autant moins perméables à l'eau que les canaux sont fins (capillaires).
- Les matériaux à structure compacte sans pore ni capillaire tels que le verre, les métaux et divers produits plastiques non expansés.
- Les fibres minérales, qui constituent un cas particulier dans la mesure où leur capillarité ne s'exerce qu'à travers l'enchevêtrement de leur réseau fibreux et peut être supprimée à l'aide d'un traitement réduisant leur mouillabilité.
Mécanismes mis en jeu
La molécule d'eau va dans un premier temps se fixer sur les surfaces. Plusieurs phénomènes sont mis en jeu lors de cette étape :
- l'adsorption physico-chimique mono et pluri moléculaire ;
- la condensation capillaire ;
- le mouillage ;
- la capillarité.
Ce phénomène physique, qui dépend de la température, de l'humidité environnante et de la taille des pores, peut conduire à la saturation en eau d'un produit simplement placé dans une ambiance très humide ( > 98%) sans apport d'eau liquide.
Les phénomènes de mouillage et de capillarité concernent l'eau sous forme liquide.
Concernant les mécanismes de transfert de l’eau, entre l’atmosphère et le matériau, il s'agit de :
- La condensation thermique qui résulte de l’abaissement local (en surface ou à l’intérieur du matériau) de la température sous le « point de rosée ».
- La diffusion. Ce phénomène est induit par un gradient de pression de vapeur. Elle dépend de la perméabilité à la vapeur d'eau (Tableau ci-après) des matériaux qui est définie comme étant la quantité de vapeur, par m2, traversant 1 m d’épaisseur de matériau en 1 h pour une différence de pression de vapeur de 1 mm de mercure entre les 2 faces de la paroi.
MATERIAUX | PERMEABILITE A LA VAPEUR (10-5 g/m.h.mm Hg |
---|---|
PVC cellulaire | 35 |
Terre cuite de parois de briques creuses | 150 |
Mousse rigide de polyuréthane et polyisocyanurate (30-35 kg/m²) | 200 |
Béton plein | 300 |
Brique pleine | 900 |
Plâtre (pièces préfabriquées) | 1000 |
Béton cellulaire 600kg/m² | 2000 |
Laines minérales | 6000-8000 |
Perméabilité à la vapeur de différents matériaux de construction |
Au sein du produit, les forces mises en oeuvre sont les :
- Forces de gravité ;
- Forces capillaires ;
- Forces d’absorption et d’osmose ;
- Forces électro-osmotiques.
Disponibilité de l'eau (Aw)
L’eau contenue dans les matériaux peut être présente sous diverses formes classées ci-dessous par ordre décroissant de disponibilité pour un éventuel microorganisme :
- L’eau libre, pouvant généralement être extraite du produit par séparation physique ;
- l’eau capillaire ou adsorbée en surface ;
- la vapeur d’eau contenue dans les pores du produit ;
- l’eau liée ou de constitution impliquée dans les réactions chimiques, nécessaire à la fabrication du matériau.
Commentaires et propositions
L’humidité est unanimement reconnue comme l’un des principaux facteurs de développement fongique.
Toutefois, compte tenu de l’état actuel des connaissances et des appareils disponibles pour évaluer ce paramètre, il apparaît que :
- La mesure seule de l’humidité relative ambiante, même à proximité de la surface contaminée, ne permet pas de statuer sur l’existence d’un risque de développement fongique, la teneur en eau disponible dans le matériau ne correspondant souvent pas à l’humidité de l’ambiance ;
- La détermination de la teneur en eau, réduite à quelques centimètres de profondeur du substrat, à l’endroit du développement fongique n’est pas pertinente, la prolifération du microorganisme ayant pu se produire lors d’un excès ponctuel de l’humidité résolu lors du contrôle par les autorités compétentes. Dans ce cas le développement fongique est en latence, le microorganisme (spores, fragments mycéliens) conservant néanmoins sa capacité à coloniser une autre surface en cas d’humidité suffisante.
Concrètement, si un développement de moisissures est constaté ou suspecté sur un mur, des mesures d’humidité seront réalisées :
- en différents points de la prolifération ;
- en des points visiblement sains sur le même mur ;
- sur un autre mur préférentiellement de même nature également sain.