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Etat des connaissances des effets de moisissures sur la santé > Introduction



Dans un logement sain, la majorité des spores proviennent de l’air extérieur; leur concentration est donc plus élevée en été qu’en hiver. L’exposition aux moisissures est universelle. Celles-ci jouent un rôle critique dans l’écosystème.



Néanmoins, beaucoup s’inquiètent de l’effet potentiel des moisissures sur la santé respiratoire, notamment dans le contexte d’un habitat humide. Les questionnaires à la recherche d’une exposition aux moisissures interrogent sur l’existence d’humidité (taches, papier décollé), la présence de moisissures, la perception d’odeurs de moisi et l’existence de fuites d’eau. Plusieurs études mettent en évidence une relation entre habitat humide, auto-rapporté par questionnaire ou mis en évidence par un enquêteur, et l’existence d’atopie, d’asthme et de symptômes respiratoires chez le jeune enfant ou chez l’adulte. De même, il existe une relation entre l’importance de l’humidité et la sévérité de l’asthme.

On peut effectuer des prélèvements d’air ou de poussières pour objectiver les moisissures dans la chambre ou dans la salle à manger, en sachant que les sujets allergiques prennent souvent des mesures de prévention dans la chambre, ce qui peut aboutir à des résultats paradoxaux. Le nombre de colonies de moisissures par gramme de poussière est en général plus élevé que dans les prélévements d’air, parce que la poussière représente une exposition cumulative des spores de moisissures dans l’air, alors que les prélévements aériens ne représentent qu’une exposition instantanée et que la durée de prélèvement est en général brève. Ainsi si l’on veut mettre en évidence des liens entre moisissures et symptômes quotidiens, consommation médicamenteuse ou variation du peak-flow, il est indiqué d’utiliser des prélèvements aériens de spores fongiques. Alors que si l’on veut mettre en évidence une influence sur les effets chroniques comme la sensibilisation aux moisissures, l’utilisation d’une exposition cumulative aux moisissures est plus appropriée.

La corrélation entre les caractéristiques de l’habitat, recherchées par questionnaire et la présence de moisissures dans l’air est très faible; il est actuellement recommandé de tester ces questionnaires avec des mesures objectives de l’exposition aux moisissures. Concernant leurs effets sur la santé, il n’y a pas de relation dose réponse pour la plupart des moisissures et il n’existe pas à l’heure actuelle de données fiables permettant d’établir un seuil au dessous duquel il n’y a pas d’effet pour la santé.

Le mécanisme exact de la corrélation entre humidité et retentissement sur la santé reste discuté. Comme les moisissures, les acariens prolifèrent en présence d’humidité et un mécanisme allergique mettant en cause ces deux allergènes a été discuté. La présence de spores totales n’est pas toujours corrélée avec les paramètres respiratoires mesurés, aussi est-il nécessaire de mettre en évidence spécifiquement les moisissures présentes par les techniques appropriées. Des mécanismes non allergiques semblent pouvoir aussi être en cause, comme un mécanisme inflammatoire, via la présence de mycotoxines ou de ß-glucanes ou encore un mécanisme infectieux.

Néanmoins, il faut savoir pratiquer une recherche de moisissures en cas d’infections respiratoires inexpliquées à répétition, par des prélévements de poussière et d’atmosphère. Ces symptômes ne sont pas spécifiques et peuvent être dus à d’autres contaminants du milieu intérieur, qu’ils soient d’origine biologique ou chimique. Il faut noter que le fait d’être exposé aux moisissures n’entraîne pas nécessairement de symptômes chez tous les individus exposés.

Par ailleurs, il ne faut pas négliger le rôle des moisissures extérieures (Alternaria, Cladosporium), en sachant qu’elles présentent un rythme de production saisonnier, leur production maximale se faisant pendant la période estivale. On approche cette quantification grâce à la reconnaissance des spores de ces moisissures sur les capteurs de Hirst. Cette reconnaissance n’est effectuée à l’heure actuelle que dans quelques villes françaises par le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA).