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Gestion qualitative des eaux pluviales



La pollution chronique


La pollution des eaux de pluie a deux origines :



  • Le lessivage de l’atmosphère et des surfaces sur lesquelles ruissellent les eaux de pluie.
  • Le rinçage et l’entraînement dans les réseaux des matières accumulées par temps sec.
Les principales formes de pollution des eaux ruisselant sur des surfaces imperméables urbaines sont les suivantes :
  • Les matières solides, flottants et macro déchets (les MES proviennent essentiellement de l’érosion des sols et adsorbent divers polluants tels que les métaux lourds, les engrais…).
  • Les métaux lourds, notamment : zinc (gouttières), cuivre, nickel, fer, etc.
  • Les micropolluants (hydrocarbures, pesticides…) qui se retrouvent associés aux MES.
  • La contamination bactérienne.
  • Les matières organiques.
Les apports d’eaux pluviales de ruissellement dans le milieu naturel peuvent entraîner deux types de conséquences dommageables à ces milieux : d’une part les effets cumulatifs et d’autre part les effets de choc.

Les effets cumulatifs


Les déversements répétés de matières en suspension et l’adsorption de certains polluants au sein de ces sédiments peut être un facteur contribuant à la dégradation du milieu naturel (notamment les habitats aquatiques, voire les usages).

Les rejets annuels peuvent être estimés à partir du tableau tiré du guide technique des bassins de retenue d’eaux pluviales (STU, LAVOISIER 1994) :

Masses de polluants rejetées dans les eaux de ruissellement

Paramètres de pollution Rejets pluviaux > Lotissement, parking, ZAC
En kg/ha/an
Rejets pluviaux zone urbaine dense > ZAC importante
En kg/ha/an
MES 660 1 000
DCO 630 820
DBO5 90 120
Hydrocarbures totaux 15 25
Métaux 1 1.3
Attention ! Les valeurs numériques de ce tableau sont données à titre indicatif et devront impérativement être complétée à l'aide des données actualisées récentes.

Les effets de choc


Lors d’orages sur les secteurs imperméabilisés, le ruissellement des eaux de pluie peut amener des quantités non négligeables de polluants dans le milieu naturel sur un court laps de temps, notamment après une longue période de temps sec (concentrations importantes des eaux en polluants).

Le tableau suivant, élaboré à partir de données bibliographiques, fournit des ordres de grandeur de différents ratios de masses pour un événement polluant. Il permet d’évaluer les apports dus aux effets de choc.

Masses de polluants (en kg) véhiculées par hectare de surface imperméabilisée (toitures et chaussées) pour des événements de 1 à 5 ans de période de retour

Nature du polluant Episode pluvieux de fréquence annuelle (apporte de 5 à 10% de la masse annuelle)
En kg/ha/an
Episode pluvieux plus rare 2 à 5 ans
En kg/ha/an
MES 65 100
DCO 40 100
DBO5 6.5 10
Hydrocarbures totaux 0.7 0.8
Métaux 0.04 0.09
Attention ! Les valeurs numériques de ce tableau sont données à titre indicatif et devront impérativement être complétée à l'aide des données actualisées récentes.


La pollution accidentelle


Lorsque l’activité de la zone concernée est industrielle ou bien susceptible d’accueillir des véhicules transportant des substances polluantes, il est nécessaire de mettre en place un dispositif de confinement des eaux polluées afin d’éviter qu’une pollution accidentelle ne puisse rejoindre le milieu naturel.

Ce dispositif doit permettre en outre de confiner les éventuelles eaux d’extinction d’incendie susceptibles elles aussi d’être polluées.

Traitement de la pollution


Comme le montrent les résultats ci-dessus, la pollution engendrée par ruissellement sur des surfaces imperméabilisées n’est pas négligeable.
  1. Une très grande partie de la pollution est fixée sur les matériaux solides : le tableau suivant est tiré du guide technique des bassins de retenue d’eaux pluviales (STU, LAVOISIER 1994) :

    Paramètres de pollution

    DCO (%) DBO5 (%) Hydrocarbures (%) Métaux (%)
    83 à 95 83 à 92 82 à 99 79 à 99
    Le système de traitement le plus efficace pour ce type de pollution est la décantation,
  2. Après 24 heures de décantation environ on observe les abattements de pollution suivants tirés du guide technique des bassins de retenue d’eaux pluviales (STU, LAVOISIER 1994) :

    Abattement de la pollution au bout de 24 h de décantation (en % de la pollution totale)

    Paramètres de pollution MES DCO DBO5 (%) Hydrocarbures totaux Plomb
    Abattements 83 à 90 % 70 à 90 % 75 à 91 % > 88 % 65 à 81 %
Au vu des résultats ci-dessus le système de traitement préconisé est un ouvrage type « bassin à ciel ouvert » qui doit pouvoir recueillir le volume d’eau amené par un orage de temps de retour 2 ans et laisser l’eau décanter suffisamment longtemps pour être efficace.

Caractéristiques du bassin décanteur


  • Le débit d’évacuation du bassin est déterminé de façon à assurer une décantation des eaux de pluie pendant la durée la plus longue possible (quelques heures à 24 heures), ce débit doit donc être le plus faible possible.
    Le débit d’évacuation peut être calculé en fonction des capacités du milieu récepteur (respect des objectifs de qualité), à défaut on choisira pour ce débit la valeur de 10 l/s (valeur en deçà de laquelle on risque d’observer des problèmes de colmatage de l’orifice de sortie).
    Attention > Ne pas confondre ce débit d'évacuation du bassin décanteur avec le débit de fuite du projet.
  • Le volume du bassin de décantation est calculé à partir de la méthode des pluies en faisant la différence entre le volume amené par une pluie de temps de retour 2 ans et levolume d’eau évacué sur la base du débit d’évacuation déterminé ci-dessus à différents pas de temps, le volume retenu est alors égal à la valeur maximale atteinte par cette différence.
  • La géométrie du bassin doit répondre aux critères suivants :
    • Le rapport longueur / largeur est > 6 pour favoriser la décantation.
    • La vitesse horizontales des particules ne doit pas dépasser 0.3 m/s pour décanter les particules ≤ 100 μm et 0.15 m/s pour décanter les particules ≤ 50 μm.
    • La superficie du bassin décanteur doit répondre à la théorie de HAZEN.
⇒ La théorie de HAZEN
Pour décanter une particule dans un ouvrage, il faut que la vitesse de l’eau (Vh) dans l’ouvrage soit inférieure à la vitesse de sédimentation des particules à décanter (U en m/h). Cette vitesse de l’eau Vh est appelée charge hydraulique superficielle ou vitesse de Hazen. Donc, condition de sédimentation : Vh ≤ U, avec :
Vh = Q/S

où :
  • Vh : Vitesse de Hazen en m/h = vitesse horizontale dans l’ouvrage.
  • Débit d’eau à l’entrée du décanteur en m3/h.
  • Surface du décanteur en m².
  • Conditions : absence de turbulences et de courants, absence de remise en suspension des particules décantées.